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Page:Balzac - La Famille Beauvisage.djvu/9

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NOTICE


La Famille Beauvisage parut en 1853, chez l’éditeur de Potter, trois ans après la mort de Balzac. Tiré à un petit nombre d’exemplaires, mal imprimé sur de mauvais papier de coton dans une de ces éditions populaires dites « de cabinet de lecture », ce roman passa presque inaperçu. Les amateurs ne l’admirent pas dans leurs bibliothèques et quoiqu’il soit extrêmement intéressant, il n’a jamais été réimprimé dans aucune des collections des « œuvres complètes » du grand écrivain ; à peine s’il est brièvement mentionné par les spécialistes de la bibliographie.

L’œuvre, pourtant, méritait un meilleur sort. Elle est d’un bout à l’autre très attachante, comme dans les meilleurs romans de Balzac, le plan est fortement charpenté, les caractères sont puissamment dessinés et possèdent ce relief extraordinaire dont l’auteur de la Comédie humaine avait le secret et que personne, pas même Zola, n’a pu retrouver après lui.

Les amis de Balzac liront ce volume avec d’autant plus de plaisir qu’ils y retrouveront plusieurs des personnages de prédilection du maître écrivain, de ceux dont les portraits sont le plus fouillés et qu’il fait paraître dans presque toutes les scènes de la Comédie humaine. C’est d’abord Vautrin, forçat évadé qui, à force d’audace et de génie, devient directeur de la police, monstre de ruse et de cynisme, prototype du malfaiteur génial en lutte ouverte avec la société ; c’est Rastignac qui, arrivé à Paris pour y faire son droit avec une maigre pension, réussit à devenir ministre ; c’est enfin Maxime de Trailles, le viveur sans