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Page:Balzac - Le Comte de Sallenauve, Tome IV.djvu/291

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de moi un fonds de fierté, qui depuis deux ans ne s’est pas démentie. Conduite ici sans qu’elle eût fait la moindre résistance, pas une seule fois dans ses lettres, peu fréquentes, mais toujours respectueuses, elle n’a témoigné du désir de quitter sa prison. Cette résignation, je l’attribuais à la crainte de se voir, une fois qu’elle serait de retour dans la maison paternelle, imposer un mari qui ne fût pas selon son cœur ; mais aujourd’hui la patience qu’elle a de sa position prend pour moi un caractère inquiétant : jamais, vous vous l’imaginez, dans mes plus grandes rigueurs, je n’avais pensé à faire de ma fille une religieuse ; c’est donc avec une vive anxiété que, depuis six mois environ, je vois se développer