Page:Balzac - Le Comte de Sallenauve, Tome V.djvu/169

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avec lui-même que, pour lui, la Luigia n’était rien et ne pouvait rien être, et pourtant ce n’était pas sans quelque déplaisir qu’il se sentait engagé à aller la solliciter en faveur d’un autre. Il était certes trop honnête homme pour ne pas remplir en conscience la mission dont il s’était chargé, car en réalité l’occasion qui s’offrait à celle qu’il avait autrefois protégée, avait quelque chose de vraiment enviable et il se serait fait mauvaise conscience de l’en déposséder ; mais, en comptant bien avec lui-même, il ne se sentit aucune ardeur de réussir, et pensa avec une certaine complaisance aux bizarreries de la Luigia, qui n’étaient pas sans lui laisser l’espérance d’un heureux insuccès.