Page:Balzac - Le Comte de Sallenauve, Tome V.djvu/235

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Après le déjeuner, un beau soleil de décembre, qui semblait insulter à l’état de l’âme du ministre, toute tendue de deuil, permit au colonel Franchessini d’engager Rastignac à faire avec lui un tour de jardin.

— Mon cher, lui dit-il, vous voilà sur les bras de grandes affaires, qui demandent toute la liberté et toute la force de votre intelligence ; je n’hésiterai donc pas, quoique j’aie toujours vu avec un profond regret votre fâcheux entraînement, à vous faire une révélation qui ne peut que l’accroître ; mais du moins elle rendra à votre esprit toute son ardeur en vous apportant une grande consolation.