Page:Balzac - Les petits bourgeois, tome 1, 1855.djvu/105

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comme une mouche, la tête la première dans le piége presque invisible où Théodose l’avait amené par une de ces ruses dont ne se seraient pas défiés de plus habiles qu’Olivier.

Pour achever le portrait de l’avocat des pauvres, il n’est pas inutile de raconter ses débuts dans la maison Thuillier. Théodose était venu vers la fin de l’année 1837, alors licencié en droit depuis cinq ans, il avait fait son stage à Paris pour être avocat ; mais des circonstances inconnues et sur lesquelles il se taisait, l’avaient empêché de se faire inscrire au tableau des avocats de Paris, il était encore avocat stagiaire. Mais une fois installé dans le petit appartement du troisième étage, avec les meubles rigoureusement nécessaires à sa noble profession, exigés d’ailleurs par l’ordre des avocats qui n’admet pas un nouveau confrère s’il n’a pas un cabinet convenable, une bibliothèque et qui fait vérifier les choses et les lieux, Théodose de la Peyrade devint avocat près la Cour royale de Paris.

Toute l’année 1838 fut employée à opérer ce changement dans sa situation, et il mena la vie la plus régulière, il étudiait le matin chez lui jusqu’à l’heure du dîner, et allait parfois au palais,