Page:Balzac - Les petits bourgeois, tome 1, 1855.djvu/165

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Quand la Peyrade se présenta, la famille était au complet ; madame Barniol venait donner à sa mère des nouvelles d’un de ses enfants qui se trouvait indisposé. L’élève des Ponts et chaussées passait la journée en famille. Endimanchés, tous, et assis devant la cheminée du salon boisé, peint en gris à deux tons, sur des fauteuils en bois d’acajou, tressaillirent en entendant Geneviève annoncer le personnage dont ils s’entretenaient à propos de Céleste que Félix Phellion aimait au point d’aller à la messe pour la voir. Le savant mathématicien avait fait cet effort le matin même et on l’en plaisantait agréablement, tout en souhaitant que Céleste et ses parents reconnussent le trésor qui s’offrait à eux.

— Hélas ! les Thuillier me paraissent entichés d’un homme bien dangereux, dit madame Phellion, il a pris ce matin madame Colleville sous le bras, et ils s’en sont allés ensemble dans le Luxembourg.

— Il y a, s’écria Félix Phellion, chez cet avocat quelque

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chose de sinistre, il aurait commis un crime cela ne m’étonnerait pas…

— Tu vas trop loin, dit Phellion père, il est