Page:Balzac - Les petits bourgeois, tome 1, 1855.djvu/84

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entre messieurs Métivier, Barbet et Minard, par une soirée où ces deux importants locataires restèrent un peu plus tard qu’à l’ordinaire à causer avec mademoiselle Thuillier. Minard apprit de Barbet que la vieille demoiselle lui prenait pour environ trente

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mille francs de valeurs à cinq et six mois à raison de sept et demi pour cent l’an, et qu’elle en prenait pour une somme égale à Métivier, en sorte qu’elle devait avoir au moins cent quatre-vingt mille francs à manier.

— Je fais l’escompte de la librairie à douze et ne prends jamais que de bonnes valeurs, rien ne m’est plus commode, dit Barbet en terminant. Je dis qu’elle a cent quatre-vingt mille francs, car elle ne peut donner que des effets à quatre-vingt-dix jours à la Banque.

— Elle a donc un compte à la Banque, dit Minard.

— Je le crois, dit Barbet.

Lié avec un régent de la Banque, Minard apprit que mademoiselle Thuillier, y avait un compte d’environ deux cent mille francs, garanti par un dépôt de quarante actions. Cette garantie était, dit-on, superflue, la Banque avait des égards pour une personne qui lui était connue et qui gérait les affaires