Page:Balzac - Les petits bourgeois, tome 2, 1855.djvu/50

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respira les paroles du jeune avocat, et il la regarda par un coup d’œil en coulisse afin de jouir de son triomphe. Il avait touché la corde sensible.

— Ah ! dit-elle, je suis habituée au ménage, ça me connaît !…

— Interroger une conscience nette et pure ! reprit Théodose, ah ! cela me suffit !

Il était debout, il reprit sa place et dit :

— Voilà notre affaire, ma chère tante… car vous serez un peu ma tante…

— Taisez-vous, mauvais sujet !… dit Brigitte, et parlez…

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— Je vais vous dire tout crûment les choses, et remarquez que je me compromets en vous les disant, car je dois ces secrets-là voyez-vous à ma position d’avocat… Ainsi, figurez-vous que nous commettons ensemble une espèce de crime de lèse-cabinet ! Un notaire de Paris s’est associé avec un architecte, et ils ont acheté des terrains, ils ont bâti dessus, il y a dans ce moment-ci une dégringolade… ils se sont trompés dans leurs calculs… ne nous occupons pas de tout ca… Parmi les maisons que leur compagnie illicite, car les notaires ne doivent pas faire d’affaires, a bâties, il y en a