Page:Balzac - Les petits bourgeois, tome 2, 1855.djvu/52

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son nom, mon client est un pauvre diable, et il m’a dit : Il y a là une fortune en la soufflant au notaire….

— Dans le commerce, cela se fait !… dit vivement Brigitte.

— S’il n’y avait que cette difficulté reprit Théodose, ce serait comme disait un de mes amis à ses élèves qui se plaignaient de la peine que présentent les chefs-d’œuvre à faire en peinture : Mon petit, si ça n’était pas ainsi les laquais en feraient ! Mais, mademoiselle, si l’on attrape cet affreux notaire qui croyez-le bien, mérite d’être attrapé, car il a compromis bien des fortunes particulières, comme c’est un homme très-fin, quoique notaire, il sera peut-être très-difficile de le pincer deux fois. Quand on achète un immeuble,

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si ceux qui ont prêté de l’argent dessus ne sont pas contents de le perdre par l’insuffisance du prix, ils ont la faculté, dans un certain délai de surenchérir en offrant plus, et en gardant l’immeuble pour soi. Si l’on ne peut pas abuser cet abuseur jusqu’à l’expiration du délai donné pour surenchérir, il faut substituer une nouvelle ruse à la première. Mais cette affaire est-elle bien légale ?… peut-