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pensées, sujets, fragmens

Pensées prudhommesques[1].

L’aigreur ôte le velouté de la vie.

Une idée commence par paraître obscure, puis elle semble divine à quelques-uns, bientôt le monde y trouve tout, deux siècles après les peuples se font tuer pour elle.

Un mot sur les religions comparées.

Le Sivaïsme, le Wichnouvisme, et le Brahmanisme finissent leurs guerres religieuses qui remontent à l’origine du monde par l’adoption du dogme de la trimourti hindoue. — De ce dogme sortent en Perse le Magisme par Zoroastre et ses sectes, l’Égyptianisme, le Mosaïsme par Moïse, imitateur des Égyptiens, le Cabirisme et le Polythéisme grec-romain. Pendant que ces irradiations et leurs mille effets se produisent, s’élève Bouddha, réformateur des trois religions primitives, qui dans l’Inde fait le Bouddhisme et a pour élèves Kou-fou-tsen (Confucius) et Jésus-Christ. — De là naît le Christianisme et plus tard le Mahométisme, fusion arabe de Mosaïsme et du Christianisme. Enfin, Swedenborg reprend au Magisme, au Brahmanisme, au Bouddhisme les idées mystiques et les rationalise. — Au fond toutes ces religions, dont les fondateurs ne sont pas tous connus, ont une même doctrine sauf le culte, car Zoroastre, Moïse, Bouddha,

  1. Ce titre est au pluriel, mais ne commande que la pensée citée.