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Page:Balzac - Pensées, sujets, fragments, éd. Crépet, 1910.djvu/206

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pensées, sujets, fragmens

Il n’existe pas le moindre hasard pour les naissances. Dans le monde tout effet a une cause et toute cause a un principe, tout principe vient d’une loi. Les principes auxquels ont été dus les hommes extraordinaires peuvent être étudiés et connus. Rien n’est indifférent, ni l’état du père, ni celui de la mère, ni la posture, ni la saison, ni la nourriture antérieure, ni les lieux, ni les images.

Tout homme élabore par la chasteté (il y a un point déterminé) une richesse interne dans ses organes et dans leur produit (ce qui est à rechercher, l’observation médicale et la myologie sont peu avancées à ce sujet). Cet état a une influence certaine sur l’enfant. (La femme est-elle ou n’est-elle pas un terrain neutre ? je ne le crois pas[1].)

Les gens perdus de maladies vénériennes, les vieillards, les jeunes gens énervés sont les pères des géné-

    pendant à cette marque de librairie qui orne le premier plat et dont j’ai parlé dans la Préface, on trouve une gravure qu’il convient de rapprocher des pages qu’on va lire. Elle illustra sans doute une édition populaire des œuvres de lord Byron, mais je n’ai pu en découvrir l’auteur. Au-dessous on lit, de la main de Balzac : « C’est en voyant cela que j’ai compris les causes agissant sur la génération avant la génération. C’est le Bossu de lord Byron, le Bossu transformé. » La gravure représente, en effet, le bossu Arnold invoquant le secours du démon.

  1. « Si la nature a considéré la femme comme un terrain neutre, physiquement parlant… » Le Cabinet des Antiques, (1836), VII, 21.