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pensées, sujets, fragmens

Il y a des hommes aussi embarrassés de leur âme que d’autres le sont de leur corps.

Les livres ne changent pas immédiatement le cours des choses, mais ils le changent dans un temps donné. Les actes du pouvoir ont un effet immédiat.

Tous les tyrans et les usurpateurs d’un sens droit et d’un grand courage ont été d’ardents protecteurs des lettres, il était de leur intérêt d’occuper les esprits de ces questions. Pisistrate a recueilli les rapsodies d’Homère.

Un sentiment presque aussi contagieux que la peur, c’est le courage.

Toute force que l’homme croit inventer est un emprunt fait au mouvement éternel et restitué à l’instant même[1].

L’homme est chéri, la femme n’est qu’adorée ; il doit donner sa vie et la femme en profiter.

  1. La peau de chagrin, XV, 189 : « Qu’ai-je donc créé ? Rien. L’homme n’invente pas une force, il la dirige et la science consiste à imiter la nature. » — Les ressources de Quinola, XVIII, 212. « L’homme… ne crée pas de forces… il les emprunte à la nature. »