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Au milieu d’une époque où les religions humaines s’abolissent, où la famille est quasi détruite, où le droit d’aînesse, institution aussi vieille que le déluge, n’est plus comprise, où la chimère de l’égalité triomphe, où les biens, en se morcelant, amoindrissent la nation ; par ce temps désastreux où l’Individu remplace la Maison, où chacun, en un mot, se couronne roi lui-même, il est difficile de faire concevoir la folle ivresse d’un vieux gentilhomme retrouvant un fils au moment où il croyait son nom éteint, ses armes perdues, ses domaines partagés. Le duc d’Hérouville fut ainsi quand il eut retrouvé le fils qu’il avait maudit autrefois. Il ne se demanda point quels étaient ses torts envers cet enfant, s’il en serait aimé. Il oublia la sombre destinée qu’il avait faite à la mère. Pour lui, tout le passé disparaissait devant la brillante aurore de l’avenir ; la maison d’Hérouville ne périrait point ; Dieu lui avait miraculeusement conservé sa race, en fortifiant dans l’ombre et le silence l’enfant qu’il croyait mort.

On continuait après comme aujourd’hui, page 56, ligne 35. En 1847, l’Enfant maudit, complet, fut placé à la suite de Madame de la Chanterie, trois volumes in-8o, et les deux parties y sont fondues en un seul ouvrage divisé en sept chapitres dont les trois premiers sont restés ceux de la première version de la première partie ; voici ceux de la seconde :

4. Un héritier.
5. Gabrielle.
6. Amour.
7. La perle brisée.

En 1846, l’Enfant maudit était entré, dédié pour la première fois et divisé en deux chapitres seulement : Comment vécut la mère, Comment mourut le fils, dans le tome II de la cinquième édition des Études philosophiques (première édition de la Comédie humaine, tome XV).

LXXIII. Les Marana, daté de Paris, novembre 1832. Dédié à la comtesse Merlin. Cette nouvelle parut pour la première fois dans la Revue de Paris, numéros de décembre 1832 et janvier 1833, avec cette bizarre épigraphe : Ni muse ni moire ; la première partie, divisée en deux chapitres : Exposition, Action, y était datée du 15 décembre (1832) ; la deuxième, intitulée Histoire de madame Diard, était précédée de l’épigraphe suivante, empruntée à Louis Lambert :

Il était, vivante et sublime Élégie, toujours silencieux, résigné ; toujours souffrant, sans pouvoir dire : Je souffre.

Ce récit parut pour la première fois en volume en 1834, dans le tome II de la première édition des Scènes de la Vie parisienne, daté