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édition des Études philosophiques. Après avoir paru pour la première fois en janvier 1843, comme deuxième partie de Catherine de Médicis expliquée, toujours sous le titre de : le Secret de Ruggieri, et divisé comme suit :

1. La cour sous Charles IX.
2. Ruses contre ruses.
3. Marie Touchet.
4. Le récit du roi.
5. Les Alchimistes.

elle entra en 1846, toutes divisions supprimées, dans le tome III de la cinquième édition des Études philosophiques (première édition de la Comédie humaine, tome XVI), sous son titre actuel : la Confidence des Ruggieri.

Dans la première édition de la Comédie humaine, le début du dernier paragraphe de la page 580 actuelle était tout autre qu’il n’est aujourd’hui ; nous conservons ici toute la partie changée maintenant :

Quant à la soif de domination qui dévorait Catherine, et qui fut engendrée par un désir inné d’étendre la gloire et la puissance de la maison de Médicis, cette instinctive disposition était si bien connue, ce génie politique s’était depuis longtemps trahi par de telles démangeaisons, que Henri II dit au connétable de Montmorency, qu’elle avait mis en avant pour sonder son mari : — Mon compère, vous ne connaissez pas ma femme ; c’est la plus grande brouillonne de la terre, elle ferait battre les saints dans le paradis, et tout serait perdu le jour où on la laisserait toucher aux affaires. Fidèle à sa défiance, ce prince occupa jusqu’à sa mort de soins maternels cette femme qui, menacée de stérilité, donna dix enfants à la race des Valois et devait en voir l’extinction. Aussi, l’envie de conquérir le pouvoir fut-elle si grande, que Catherine s’allia, pour le saisir, avec les Guises, les ennemis du trône ; enfin, pour garder les rênes de l’État entre ses mains, elle usa de tous les moyens, en sacrifiant ses amis et jusqu’à ses enfants. Cette femme, de qui l’un de ces ennemis a dit à sa mort : — Ce n’est pas une reine, c’est la royauté qui vient de mourir, ne pouvait vivre que par les intrigues du gouvernement, comme un joueur ne vit que par les émotions du jeu.

La troisième partie parut pour la première fois sous son titre actuel, dans la Mode, numéro du 8 mai 1830, terminée par cette singulière annotation :

Extrait des mémoires que je fais sans savoir à qui je les attribuerai.

elle y était accompagnée de la note que voici :

Ce morceau est l’un des plus importants que contiendra un livre auquel M. de Balzac travaille depuis longtemps et qui a pour titre : Scènes de la Vie politique.