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— Mais ne vous êtes-vous pas singulièrement évadé ?… demanda une dame.

— Non, ce n’est pas moi, répondit-il.

— Racontez donc cette aventure-là, dit la maîtresse du logis, il n’y a que nous deux ici qui la connaissions…

— Volontiers, répliqua-t-il.

Et chacun d’écouter.

Pour amener l’histoire intitulée, dans le journal le Napoléon, la Maîtresse de notre colonel, histoire qui commence aujourd’hui, dans Autre Étude de femme, au mot « lorsque », ligne 4, page 556, on lisait après les mots : « le cimetière », ligne 10, page 309, d’Échantillon de causeries françaises :

— Pendant la campagne de 1812, nous dit alors un colonel d’artillerie, j’ai été, comme le docteur, le témoin ou plutôt la cause involontaire d’un malheur qui a beaucoup d’analogie avec celui dont il vient de nous parler. Il s’agit aussi d’une femme mariée ; mais, si le résultat est à peu près le même, il existe entre les deux faits de notables différences.

Nous allons donner ici, au sujet des Contes bruns, un curieux article critique de Balzac, extrait de la Caricature du 16 février 1832.

CONTES BRUNS
PAR UNE TÊTE À L’ENVERS
Un volume in-8o, orné de vignettes ; chez Urbain Canel et Guyot. Prix : 7 fr. 50.

Ils étaient trois, avec de l’esprit comme quatre ; trois anonymes, ayant nom Chasles, Balzac et Rabou, qui avaient fait des contes. Ils les appelèrent bruns, sans doute pour satisfaire aux lois de la couleur locale. Restait à présenter les trois chefs sous le même bonnet : on signa d’une tête à l’envers ; puis, de cette réunion de travaux épars, dont chacun des auteurs ne dut faire qu’une bouchée, il est résulté pour le public un délicieux morceau de littérature, un volume à forme bizarre, à détails attachants, parfumé de ce cynisme du bon goût qu’il n’appartient qu’à la supériorité d’afficher.

Tout d’abord félicitons MM.  des Contes bruns de n’avoir point glissé dans quelque coin de leur titre le mot fantastique, programme vulgaire d’un genre encore dans toute sa nouveauté, il est vrai, mais qu’on a déjà trop usé, par l’abus du nom seulement. Et cependant, si jamais conditions d’un pareil titre ont été remplies quelque part, certes, c’est bien dans le volume dont nous nous occupons : œil sans paupière, corps sans bras, tête sans propriétaire, détails d’une existence dans l’autre monde ; voilà, je crois, du genre fantastique, ou je ne m’y connais pas.

C’est précisément ce qui fait de ce livre une source d’émotions à part, de plaisir souvent inconnu ; car, plusieurs des créations qu’on y trouve étant neuves comme