Page:Balzac Histoire des oeuvres 1879.djvu/90

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« Défaites-vous d’une détestable habitude, n’imitez pas les veuves qui parlent toujours de leur premier mari. — Après avoir lu votre récit, il m’a semblé que vous aviez considérablement ennuyé lady Dudley (je suis tout à fait de votre avis) en lui parlant des perfections de madame de Mortsauf, et fait beaucoup de mal à la comtesse en l’accablant des ressources (le mot est joli !) de l’amour anglais. Vous avez manqué de tact envers moi (pourquoi pas de flair ?) ; vous m’avez donné à entendre que je ne vous aimais ni comme Henriette, ni comme Arabelle. J’avoue mes imperfections. — Savez-vous pour qui je suis prise de pitié ? pour la quatrième femme que vous aimerez. — Je renonce à la gloire laborieuse de vous aimer, il faudrait trop de qualités catholiques et anglicanes, etc., etc. — Vous êtes parfois ennuyé et ennuyeux. (Parfois ! madame de Manerville est honnête.) Être à la fois madame de Mortsauf et lady Dudley, mon cher comte ! votre programme est inexécutable. » Bref, il est impossible de se moquer d’un homme avec plus de justice et de bon sens que ne fait madame de Manerville.

M. Félix de Vandenesse reste donc veuf de quatre femmes plus belles les unes que les autres. Où est la moralité de l’histoire, le savez-vous ?

Mais, moi, je ne me suis chargé que de vous raconter la fin des pâtiments de M. de Vandenesse ; si le cœur vous en dit, plaignez-le et surtout plaignez-moi, moi qui, pour vous plaire, ai consenti à transcrire, ainsi et mot à mot, plus de non-sens, plus de niaiseries, plus de fadeurs sans esprit, plus de prétentieuses extravagances et plus de fautes de français, que je n’en ai entendu dire et rêver en toute ma vie.

Pickersghill Junior.

XXXII. Les Célibataires. IPierrette, daté de novembre 1839. Dédié à mademoiselle Anna de Hanska (aujourd’hui la comtesse Georges Mnizeck), dédicace datée d’abord des Jardies, novembre 1839. Imprimé pour la première fois dans le Siècle du 14 au 27 janvier 1840, avec sa dédicace sous le titre d’Envoi, ce roman, annoncé longtemps sous le titre de Pierrette Lorrain, reparut la même année, accompagné de Pierre Grassou, en deux volumes in-8o, chez Souverain, avec une préface datée des Jardies, juin 1840 (voir tome XXII, page 539). Ces deux versions étaient divisées ainsi :

1. Pierrette Lorrain (en volume, le chapitre est divisé, et la deuxième partie intitulé : les Lorrain).
2. Les Rogron.
3. Pathologie des merciers retirés.
4. Débuts de Pierrette.
5. Histoire des cousines pauvres chez leurs parents riches.
6. La tyrannie domestique.
7. Les amours de Pierrette et de Brigaud.
8. Le conseil de famille.
9. Le jugement.

Ces divisions ont disparu en 1843, lorsque cet ouvrage entra, daté, dans le tome Ier de la troisième édition des Scènes de la vie de pro-