Les brûle, comme s’ils étaient déjà pourris !
Qu’ils sentent, sous leur chair déchirée et meurtrie,
Se soulever le sol en feu de la patrie !
Qu’ils s’en aillent, livrés à des regrets affreux
Entendant comme un pas menaçant derrière eux !
Chassés par la caverne et par le hallier sombre
Qu’ils ne puissent, tremblants, se reposer dans l’ombre
Du chemin, devant la maison du paysan
Et qu’ils errent, sacrés pour tous !
Allez-vous en !
Scène sixième
Pour la dernière fois, souffre ma voix hardie.
C’en est fait, je te quitte enfin, roi de Lydie,
Car, n’est-ce pas ? j’ai bien gagné ma liberté.
Dans un fauve désert, par la roche abrité,
Je marcherai buvant l’eau des froides citernes
Et me reposant, pour dormir, dans les cavernes.
Je trouverai, suivant toujours d’âpres chemins
Quelque mont chevelu, vierge de pas humains,
Où, la griffe en éveil, les bêtes règnent seules
Et tiennent une chair sanglante dans leurs gueules.
J’y serai caressé par la ronce et le houx ;