Page:Banville - Œuvres, Le Sang de la coupe, 1890.djvu/103

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
93
le sang de la coupe

Car, aux yeux du Seigneur, tes yeux remplis d’étoiles,
Que sur le crucifix tu baisses en priant,
Valent tous les soleils et les astres sans voiles
Que nous guidons en chœur dans l’azur flamboyant.

Tes lèvres sans souillure, et qu’une larme arrose
Lorsqu’on t’implore au nom de son bien aimé Fils,
Valent mieux devant lui que la mystique rose
Rougissante et fleurie entre les divins lys.

Et l’encens de ton cœur, feu que Marie admire
Comme son plus suave et son plus cher trésor,
Monte aussi bien vers Dieu que l’encens ou la myrrhe
Qui fume à ses genoux dans nos encensoirs d’or !


Août 1849.