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le sang de la coupe


II

Les trois Déesses, précédées par Hermès, traversent les airs dans des chars rayonnants.

Le Chœur, sur la terre.

Quelle clarté nouvelle illumine les cieux
Fulgurants, et nous force à baisser la paupière ?
Des feux épanouis éblouissent nos yeux.
Le roi Zeus est-il las de nos temples de pierre,
Et fait-il pour ses fils un temple de soleil ?
Les grands Dieux ont-ils vu briller à leur réveil
Un astre né d’hier qui veut trouver sa route,
D’un vol si furieux qu’il épouvantera
Les vieux flambeaux épars dans l’éternelle voûte ?
Est-ce un sanglant prodige ? ou la belle Hèra
A-t-elle fait encore, en secouant ses voiles,
D’une goutte de lait un chœur dansant d’étoiles ?