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TRENTE-SIX
BALLADES JOYEUSES
DE BANVILLE


I

Ballade de ses regrets
pour l’an mil huit cent trente

JE veux chanter ma ballade à mon tour !
Ô Poésie, ô ma mère mourante,
Comme tes fils t’aimaient d’un grand amour
Dans ce Paris, en l’an mil huit cent trente !
Pour eux les docks, l’autrichien, la rente,
Les mots de bourse étaient du pur hébreu ;
Enfant divin, plus beau que Richelieu,
Musset chantait, Hugo tenait la lyre,
Jeune, superbe, écouté comme un dieu.
Mais à présent, c’est bien fini de rire.