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le sang de la coupe

La Toison d’Or

I


Je vois au grand soleil tes cheveux insolents
Rayonner et frémir, dignes d’un chant lyrique.
Jaunes comme l’arc d’or de la nymphe homérique,
Ils courent sur ton sein par de hardis élans.

Et l’ivoire qui mord leurs anneaux ruisselants,
Avant de contenir cette extase féerique
Arrêterait plutôt les fleuves d’Amérique
Où la neige des monts pleure depuis mille ans.

Pour caresser tes lys que la lumière adore,
Et tes blancheurs d’étoile et tes rougeurs d’aurore,
Ils tombent sur tes reins en flots impétueux.

Pareille aux plis épars de la pourpre qui saigne,
Pour venir embrasser ton corps voluptueux
Leur onde se dérobe aux baisers de ton peigne.