Et le son de la flûte et le bruit des tambours
Épouvantaient la nue, et devant les Dieux sourds,
Rouges, à coups de thyrse, à coups de branches d’arbre,
Lui jetant de la terre et des rochers de marbre,
Même pour l’en frapper, dans les sillons bourbeux
Arrachant follement les cornes des grands bœufs,
Comme un farouche essaim, les Ménades hurlantes
Déchirèrent son corps avec leurs mains sanglantes,
Et leurs cris étouffaient ses plaintes et sa voix
Impuissante à charmer pour la première fois,
Car un dieu dans leurs cœurs avait mis cette fièvre,
Et l’âme du héros s’échappa de sa lèvre.
Les oiseaux, les lions, les rochers et les bois
Te pleurèrent, Orphée ! Attirée à ta voix
Si souvent, la forêt laissa comme une veuve
L’ornement de son front pour te pleurer ; le fleuve
Crût de ses pleurs ; voilant son sein de toutes parts
Avec son deuil, la nymphe eut les cheveux épars.
Le corps gît en lambeaux ; et prodige ! quand l’Hèbre
Roule avec lui la tête et la lyre célèbre,
La lyre cherche un son plaintif, qu’en expirant
La voix plaintive mêle aux plaintes du torrent.
On dit qu’en ce moment, par un instinct de mère,
Calliope sentit une douleur amère ;
Que sa voix tressaillit dans son essor vainqueur,
Et que son divin sang reflua vers son cœur.
Saluant du regard ses légères compagnes,
Elle vole dans l’air, plane sur les campagnes,
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