Page:Banville - Œuvres, Les Exilés, 1890.djvu/134

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
122
LES EXILÉS


À Georges Rochegrosse


Enfant dont la lèvre rit
Et, gracieuse, fleurit
Comme une corolle éclose,
Et qui sur ta joue en fleurs
Portes encor les couleurs
Du soleil et de la rose !

Pendant ces jours filés d’or
Où tu ressembles encor
À toutes les choses belles,
Le vieux poète bénit
Ton enfance, et le doux nid
Où ton âme ouvre ses ailes.

Hélas ! bientôt, petit roi,
Tu seras grand ! souviens-toi
De notre splendeur première.
Dis tout haut les divins noms :
Souviens-toi que nous venons
Du ciel et de la lumière.