Page:Banville - Œuvres, Les Exilés, 1890.djvu/136

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
124
LES EXILÉS


Mais le ciel, dans notre ennui,
N’est pas perdu pour celui
Qui le veut et le devine,
Et qui, malgré tous nos maux,
Balbutie encor les mots
Dont l’origine est divine.

Emplis ton esprit d’azur !
Garde-le sévère et pur,
Et que ton cœur, toujours digne
De n’être pas reproché,
Ne soit jamais plus taché
Que le plumage d’un cygne !

Souviens-toi du Paradis,
Cher cœur ! et je te le dis
Au moment où nulle fange
Terrestre ne te corrompt,
Pendant que ton petit front
Est encor celui d’un ange.


Septembre 1865.