Page:Banville - Œuvres, Les Exilés, 1890.djvu/227

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AU LECTEUR


Ainsi j’ai tenté la folle entreprise d’évoquer en vingt Sonnets les images de ces grandes Princesses aux lèvres de pourpre et aux prunelles mystérieuses, qui ont été à travers les âges le désir et les délices de tout le genre humain, ayant gardé ce privilège d’être adorées comme Déesses et aimées d’amour, alors que les siècles ont dispersé les derniers restes de la poussière qui fut celle de leurs corps superbes.

Les peindre ? La Peinture, l’art des Raphaël, des Rubens et des Véronèse, dont ces figures idéales furent les éternelles inspiratrices et l’aliment inépuisable, ne l’a jamais pu elle-même ; et je m’estime assez bon artiste