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LES EXILÉS


Ils couvrent ta poitrine
Et ta gorge ivoirine
D’un large flot mouvant ;
Et, bien souvent,

Tant s’épaissit, profonde,
Leur masse, qui s’inonde
De suaves parfums,
On les voit bruns.

Pourtant des flammes vives
S’égarent fugitives,
Dans leurs anneaux épars
De toutes parts,

Et quand tu la dénoues,
Ruisselant sur tes joues
Et baignant dans ses jeux
Ton sein neigeux,

Cette ample chevelure,
Qui te sert de parure,
Illumine ton flanc
D’or et de sang.

Tes blanches mains royales,
Aux lignes idéales,
Jettent comme un éclair
De rose clair,