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LES EXILÉS


Et ces étoffes rares,
Aux ornements barbares,
Que parent les métaux
Orientaux.

Mais non, la pourpre même
Nuit dans un tel poème
En mêlant ses ardeurs
À tes splendeurs ;

Ô nymphe de la Thrace !
Il faut que l’œil embrasse
Avec sérénité
Leur nudité.

Arrachée au plus rare
Filon du blanc Carrare
Par un nouveau Scyllis,
Père des lys,

Ta puissante nature
Se trouve à la torture
Dans les noirs casaquins
Aux plis mesquins,

Et, faite pour Corinthe,
Elle est lourde et contrainte
Sous le flot des pompons
Et des jupons.