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effrayants et bizarres que nous traversons, qui a le droit de l’être plus que les princes, qui déménagent de châteaux en châteaux, emportés comme dans un scénario arbitraire de Labiche, qui ont toujours à ouvrir la main pour prendre ou pour lâcher le sceptre, et sur lesquels plane toujours, tantôt envolée et irritée dans la nue, tantôt debout et menaçante derrière un trône, l’ombre silencieuse de l’Exil ? Un nez busqué, une jolie petite bouche aux deux coins retombants, un menton mignon qui ne s’accuse pas encore, peuvent au premier abord faire croire à quelque chose de dédaigneux dans la physionomie de la Comtesse de Paris, tandis qu’en réalité cet air un peu contraint est simplement l’expression de l’incertitude chez une personne qui, pour regarder avec maturité le drame et les acteurs de la Vie, attend que le Destin ait un peu ralenti ses vertigineux tours de roue et prenne une attitude moins paradoxale. Sur le fond où se détache l’image de la jeune Princesse, on doit voir, à côté de ses propres armoiries, celle de la noble