telles et compliquées, faites de touffes, de tresses et de boucles, comme celle de la Diane de Poitiers, que le génie seul invente et qui semblent avoir existé réellement, tant elles sont plus vraies que la nature ! Oui, c’est ainsi que les Germain Pilon, les Jean Goujon et les Coysevox représentaient dans leur gloire les amantes des rois, grandes, fières, portant sur leur cou divin quelque joyau étrange et tenant dans leur longue main, aux doigts en fuseau, l’arc d’or de la déesse Diane. À la Comédie, Sylvia, Célimène et Cydalise, madame Plessy (qui de son vrai nom se nomme Sylvanie) a toujours l’air d’être prête à dire au héros qui va entrer les mots magiques : « Je vous aime, » avec toute l’affectation qu’ils comportent, et nous devinons sans peine qu’en l’affaire dont il s’agit, ce Dorante ou ce Mario sera tout bêtement un Jocrisse, malgré sa triomphante mine de Chérubin adoré et son merveilleux habit luisant, sur lequel vient d’éclore tout un jardin de fleurs !