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PRÉFACE



Nul n’a mieux expliqué le plus clair des poètes — Théodore de Banville — que Stéphane Mallarmé dans sa Symphonie littéraire :

Aux heures ou l’âme rythmique veut des vers et aspire à l’antique délire du chant, mon poète, c’est le divin Théodore de Banville, qui n’est pas un homme, mais la voix même de la lyre. Avcc lui, je sens la poésie m’enivrer, — ce que tous les peuples ont appelé la poésie, — et, souriant, je bois le nectar dans l’Olympe du lyrisme.

C’était la puissance orphique que Mallarmé célébrait en ajoutant Banville à Baudelaire et à Théophile Gautier, pour chercher dans ces trois noms le nombre créateur d’une beauté nouvelle.

Et quand je ferme le livre, dira‑t‑il, ce n’est plus serein ni hagard, mais fou d’amour, et débordant, et les veux pleins de grandes larmes de tendresse, avec un nouvel orgueil d’être homme. Tout ce qu’il y a d’enthousiasme ambrosien en moi et de bonté musicale, de noble et de pareil aux dieux,