Page:Banville - Dans la fournaise, 1892.djvu/227

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Paré pour l’éternelle fête
Dont les astres sont les témoins,
Cet exilé fut un Poëte.
Oui, rien de plus et rien de moins.

Rien de plus, ô Dieux ! Comme Orphée,
Vivre avec les yeux pleins d’azur,
Voir au loin, dans l’ombre étouffée,
Passer la figure au front pur ;

Et la bouche pleine de cendre,
Pâle de tous les maux soufferts,
Chercher sa proie, et la reprendre
Aux Dieux effrayants des enfers ;

Dire les magiques paroles
Pour être, en son espoir divin,
Traqué par les Bacchantes folles
Que guide la fureur du vin ;