Page:Banville - Dans la fournaise, 1892.djvu/34

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REDITES


Le bois sonore est plein de soleil et d’amants.
La rosée a jeté partout ses diamants ;
L’herbe est comme un tapis riant ; sous les ramures
On entend des soupirs, des sanglots, des murmures,
Et dans ce grand délire, au monde essentiel,
Flotte avec son azur l’immensité du ciel.
Dans les ombres, que par endroits tachent des flammes,
Ces couples vont, mêlant et confondant leurs âmes,
Ivres tous, et chacune est reine pour son roi.
— Ma chère vie, ô mon trésor, je t’aime. Et toi ?
— Je t’aime. Tous les chants sont brodés sur ce thème
Et sur les lèvres vole un seul refrain : Je t’aime !
Ô les ravissements toujours inépuisés !
Ô les pleurs ! Ô la joie immense des baisers !