Page:Banville - Dans la fournaise, 1892.djvu/80

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Joignant leurs branches familières,
Vivaces comme les abus,
Sur la maison grimpent deux lierres
Impérieux, aux troncs barbus.

Parfois même ils font une ligne
Droite, jusque chez le voisin,
Et près d’eux s’étale une vigne
Qui ne produit pas de raisin.

Elle s’offre au jour qui la fête
Et rit avec frivolité,
Car tout porte, chez le poëte,
Ce cachet d’inutilité.

Mes rhododendrons s’aguerrissent,
Et quant à mes sveltes lilas,
D’abord, une année, ils fleurissent,
Puis, l’autre année, ils sont trop las.