Le théâtre représente une belle chambre gothique, meublée avec le luxe sérieux de la bourgeoisie opulente. Le fond est occupé par une grande cheminée de pierre à colonnes accouplées et annelées, ornée de trois figurines posées sur culs-de-lampe. De chaque côté de la cheminée, une porte à deux vantaux, faisant partie du lambris de chêne qui recouvre les murs jusqu’à la moitié de leur hauteur. Ces portes donnent sur un palier d’escalier éclairé par deux fenêtres trilobées, un peu basses, à petits vitraux en losanges. Plafond à solives peintes, étoilées de rosaces d’étain. Sur les parois latérales, deux fenêtres à ébrasement profond, garnies de rideaux de serge. A gauche, un grand dressoir à trois étagères et baldaquins saillants, chargé de vaisselle d’argent et de mets réjouissants à voir. A droite, une horloge en cuivre, dont les rouages, le marteau et le timbre sont apparents. Sur le pavé, une épaisse natte de sparterie. Chaires, table carrée et escabeaux en chêne.
Au lever du rideau, Olivier-Le-Daim est debout près de la fenêtre de droite. Deux pages du Roi se tiennent immobiles devant le dressoir. Louis XI, assis dans une grande chaire sculptée, garnie de coussins d’écarlate et d’or ; Simon Fourniez et Nicole Andry sont réunis autour d’une table encore chargée de fruits et de cruches d’argent remplies de vin. Nicole, en achevant le conte qu’elle vient de dire, se lève pour verser à boire au Roi.
Oui, sire, c’est ainsi que, sous le règne du feu roi, votre père, la demoiselle Godegrand épousa un pendu, que des éco-