Aller au contenu

Page:Banville - Gringoire, 1890.djvu/53

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

façon à n’être entendu que de Loyse et de Nicole.) dis-moi, (montrant Gringoire.) Comment trouves-tu ce garçon ?

LOYSE, cherchant des yeux.

où donc ? Là-bas.

LOYSE, après avoir regardé Gringoire.

il n’est pas beau. Il a l’air triste, humilié.

NICOLE, bas au roi.

je vous l’avais bien dit, sire.

LE ROI, à Nicole.

j’en aurai le cœur net. Je saurai si la lumière de l’âme intérieure ne saurait embellir parfois un pauvre visage, et si la flamme subtile d’un esprit ne peut suffire à éveiller l’amour ! (à Loyse.) Pierre Gringoire, mon serviteur, a quelque chose à te demander de ma part. Il faut que tu lui accordes un moment d’audience.

SIMON FOURNIEZ.

Lui, sire, ce meurt-de-faim parler pour vous ! (riant.) ah ! Ah ! Ah ! La bonne folie !

LE ROI, à Simon Fourniez.

tu peux bien, n’est-ce pas, sur ma foi de gentilhomme, laisser quelques instants notre Loyse seule avec lui ?

SIMON FOURNIEZ.

Oh ! Pour cela, sire, tant qu’on voudra ! Voilà qui est sans danger. Gringoire est un enjôleur de filles que je pourrais mettre dans mon verger, comme un mannequin pour effrayer les oiseaux !

GRINGOIRE, à part, douloureusement.

elle entend cela !

LE ROI, à Loyse.

écoute ce jeune homme, je t’en prie. Veux-tu, Loyse ?