Page:Banville - Gringoire, 1890.djvu/65

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LOYSE.

Et ce lutteur si résigné, si hardi, qui pour les autres brave tous les périls a besoin d’être soutenu et consolé dans sa propre misère ! Cet homme, je veux le connaître. Quel est-il ?

GRINGOIRE, prêt à laisser échapper son secret.

vous voulez le connaître ?

LOYSE.

Oui… et le sauver de lui-même.

GRINGOIRE.

Le sauver ?

LOYSE.

Vous hésitez encore ?

GRINGOIRE.

Le sauver de lui-même… et du roi… (à part.) ah ! Lâche ! Tu peux avoir cette misérable pensée ! Emporté avec elle au paradis des anges, tu peux songer à redescendre dans ton ignominie et à l’y entraîner avec toi ! Meurs ! Pour être digne d’un bonheur qui ne reviendra plus. Meurs ! Pour n’être pas moins généreux qu’elle et pour la sauver à ton tour.

LOYSE.

Que voulez-vous cependant que je réponde au roi ? Le nom de cet homme ? J’ai le droit de le savoir !

GRINGOIRE, à part.

à quoi bon, si elle ne l’a pas deviné !

LOYSE, à part.

ah ! J’espérais qu’il se nommerait lui-même !

GRINGOIRE, à part.

on vient (voyant entrer Olivier-Le-Daim). c’est Olivier ! C’est la délivrance ! Grâce à Dieu, ma corde sera bien à moi, car je l’ai gagnée !