travers les fentes des rideaux ses brûlantes flèches d’or, elle a à peine le temps de se déshabiller et de se jeter dans son lit, gracieusement refait et défait par la soubrette Léonide, qui aussitôt introduit Jaix, l’ami sérieux, et elle offre à ce spéculateur le régal d’un joli réveil d’oiseau.
— « Ah ! paresseuse, dit Jaix affriandé, vous vous éveillez seulement !
— Oui, répond la belle indolente, quand vous n’êtes pas là, je m’ennuie tant que j’aime mieux dormir.
— Alors, je fais bien de travailler pour vous, » dit-il, en offrant timidement un petit portefeuille blanc, autour duquel est figurée une dentelle d’or, et qui, à part les billets de banque dont il est plein, aurait encore son mérite, comme maroquinerie.
— « Oh ! murmure Delphine d’un ton de reproche, encore de l’argent ! Ne savez-vous pas, mon ami, que tout ne m’est rien, hors votre amour ? »
(Car, pour être avalées sans difficulté, ces sortes de calembredaines doivent être bêtes comme le cri d’une oie, et nettes comme le coup de massue asséné par un Indien Sioux.)
L’écuyère Maria paraît enfin, montée sur son cheval noir Sélini, dans l’allée printanière aux vertes pelouses, où fleurissent les marronniers et les arbres de Judée.