Page:Banville - Les Parisiennes de Paris.djvu/193

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à un vase de diamants empli jusqu’aux bords de pleurs limpides.

Et il jeta par la fenêtre un exemplaire de L’Ombre d’Éric.

Au dehors, la nuit était sereine. Et cependant, ta poitrine, ô Naïs, brillait plus blanche que ce clair de lune !

Et ses lèvres ! ô Sappho et Phryné, mes amantes idéales, qu’eussiez-vous dit en les voyant fleurir comme les lauriers-roses sur les bords argentés de vos fleuves !

Cependant, plus prompt que la mort envoyée par l’Objibewas, habile à lancer les traits ;

Plus rapide que Le Véloce, qui brûlait plus de treize cents francs de charbon par jour pour porter Alexandre Dumas et sa compagnie ;

M. Bouquet, l’estimable concierge de Médéric, courait à toutes jambes vers le numéro 1 de la rue du Havre, porteur d’une lettre ainsi conçue :


À M. de Bourgjoly des Aubiers.

Monsieur,

Mon médecin et ami, le docteur Crestié, m’a, sur mes instances, laissé voir la triste vérité dans toute son horreur. Je suis poitrinaire, monsieur, et je ne verrai pas la nature renaître au printemps prochain.

Il ne me reste plus qu’à pleurer l’honneur de votre alliance et mademoiselle des Aubiers, cet ange pour lequel j’irai prier les anges du ciel.

Je mourrai, en me disant, monsieur,

Votre très-humble et très-obéissant
serviteur,
Médéric.