Page:Banville - Les Parisiennes de Paris.djvu/216

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trouvé exactement l’état que je voulais. Monsieur est propriétaire d’une délicieuse métairie normande entourée de pommiers ; en avril, on vit là sous une voûte de neige odoriférante et fleurie. Monsieur me trouve extrêmement spirituel ; je suis son domestique, il me sert à table et me cire mes bottes. Nous sommes venus ici toucher de l’argent que je compte dépenser à embellir la maison de Monsieur. Embrasse-moi pour la dernière fois.

Ce fut fini, je ne vis plus Jodelet.

— Messieurs, s’écria le musicien, je demande la parole pour proposer quelque chose d’extrêmement sensé. Si nous reparlons de cette aventure, nous tirerons des conclusions et nous gâterons l’histoire. C’est comme cela que La Fontaine a nui à ses fables. Ainsi donc, n’imitons pas Naucratès, et passons immédiatement à un autre ordre d’idées.

— Parbleu, dit le peintre, voilà le premier mot spirituel de la matinée.