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IV

LA MAÎTRESSE QUI N’A PAS D’ÂGE


— Henriette de Lysle —

En relisant Balzac, et en voyant avec quelle insistance ce grand historien a fait de Paris et de la Province deux mondes absolument divers, aussi différents et aussi éloignés l’un de l’autre que Jupiter et la Lune, les provinciaux se frottent aujourd’hui les mains et secouent la tête en souriant.

« Bien, disent-ils, pour l’époque ancienne que décrivait le poëte de La Comédie humaine, pour ces rapides années de la Restauration, envolées aussi loin de nous déjà que ces âges où la reine Berthe filait, et où, comme dans la Gabrielle de M. Émile Augier, la suprême vertu d’une femme du monde était de raccommoder les chaussettes ! Mais nous, aujourd’hui ! regardez nos champs et nos villes. Nous connaissons comme vous le linge à bon marché, le vin à bon marché et les objets d’art en zinc ! Comme le premier Parisien venu, nous savons nous faire de faux mobiliers artistiques avec de faux meubles