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Page:Banville - Mes souvenirs, 1882.djvu/98

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88 MES SOUVENIRS.

plus encore les gens d’esprit, en laissant le livre immortel où la douleur et l’amour, comme de pénétrantes essences, exhalant leurs enivrants parfums, et ces vers dont les notes attendries et désolées font vibrer tout l’être humain dans une commotion de volupté et d’épouvante. Son œuvre, comme la vie elle-même, est souillée par des taches de sang ; mais leur effrayante pourpre est jetée sur une riche étoffe chatoyante, dont les capricieuses broderies, étincelantes de mille feux caressants, font songer au flamboiement et au resplendissement des astres célestes.