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Page:Banville - Nous tous, 1884.djvu/140

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NOUS TOUS.


Tenez ! voyez-la ! comme
Elle jette, en riant,
La pomme
À qui va la priant !

Puis, montrant ses épaules,
Vite, elle s’enfuit vers
Les saules,
Ses cheveux de travers.

Pourtant elle a beau geindre !
Si l’adroit amant sait
L’atteindre,
Sans demander qui c’est,

Et l’a prise et meurtrie,
Quoiqu’elle entre en courroux
Et crie :
Pour qui me prenez-vous ?

Elle a beau se défendre
Et conter son roman
Si tendre,
Et s’écrier : Maman !