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NOUS TOUS.


Toi sur qui la lumière joue
Et qui souris dans ton berceau !
Je marche pieds nus dans la rue
Et dans la fange du ruisseau.

Ô petit Jésus adorable,
Que parent de riches colliers !
Si tu veux m’être secourable,
Donne-moi d’abord des souliers.

Des souliers trop neufs pour se taire,
Des souliers qui fassent : Coin ! coin !
Et mènent tant de bruit par terre
Qu’on m’entende venir de loin.

Puis, comme toi seul es le maître,
Afin de m’aiguiser les dents,
Bon Jésus, tu pourras peut-être
Mettre un peu de bonbon dedans !


28 décembre 1883.