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Page:Banville - Petit Traité de poésie française, 1881.djvu/143

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roi Arthus, Ogier le Danois, Wolfgang Gœthe, William Shakspeare et ce trio de fantômes adorables, Hérodiade, la déesse Diane et la fée Habonde !

Oui, voilà la forme future du poème, et ne craignez pas de relire celui-là sans cesse[1] ! — Pour terminer, quelle est la valeur du poëme dit héroï-comique ? Quoique Le Lutrin de Boileau soit une œuvre excellente, et malgré l’exemple plus illustre encore de la Batrachomyomachie[2] un poëme héroï-comique, c’est-à-dire une parodie de poëme épique, est toujours une farce trop longue. Les caricatures de Daumier nous charment, parce qu’il les improvise d’un crayon agile et rapide ; mais, en dépit de sa fougue michelangesque et de tout son génie, ne semblerait-il pas qu’il se moque de nous s’il s’avisait de peindre longuement ces caprices sur une toile immense ?


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  1. Atta-Troll dans les Poèmes et Légendes, par Henri Heine (traduits en prose française, par l’auteur et Gérard de Nerval). Chez Calmann Lévy.
  2. Ou Le Combat des grenouilles et des rats, poème attribué à Homère. Voyez la traduction de Leconte de Lisle, à la suite de sa traduction de l’Odyssée. — Chez Alphonse Lemerre.