Page:Banville - Petit Traité de poésie française, 1881.djvu/222

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effort, sans contournement, non comme une vaine apposition, mais dans une phrase dont ils fassent aisément et rigoureusement partie. — J’insiste ici pour la dernière fois sur cette nécessité de bien attacher le vers-refrain, nécessité qui est la même pour tous les poëmes dans lesquels il joue son charmant rôle de rappel de couleur et d’harmonieux écho.


Le Triolet. Voici trois Triolets, que je détache d’un poème écrit en Triolets agiles et gracieux, Les Prunes :

 
De tous côtés, d’ici, de là.
Les oiseaux chantaient dans les branches,
En si bémol, en ut, en la.
De tous côtés, d’ici, de là.
Les prés en habit de gala
Étaient pleins de fleurettes blanches.
De tous côtés, d’ici, de là.
Les oiseaux chantaient dans les branches.

Fraîche sous son petit bonnet,
Belle à ravir, et point coquette.
Ma cousine se démenait,
Fraîche sous son petit bonnet.
Elle sautait, allait, venait,
Comme un volant sur la raquette :
Fraîche sous son petit bonnet,
Belle à ravir, et point coquette.

Arrivée au fond du verger.
Ma cousine lorgne les prunes ;