Page:Banville - Petit Traité de poésie française, 1881.djvu/260

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cette personne, commencent chacun par une de ces lettres, dans l’ordre où elles sont disposées pour former le nom que célèbre l’Acrostiche. Il était difficile d’en trouver un qui méritât d’être cité[1] ; mais le brillant poëte du Bois, des Vignes Folles et des Flèches d’Or, Albert Glatigny, a bien voulu composer tout exprès, pour me permettre de le donner ici, un Acrostiche fait de main d’ouvrier, à la louange du grand aïeul de tous les bons rimeurs.

Clément Marot


Acrostiche

C’est un rimeur cher au pays gaulois,
Levé dès l’aube, et de sa belle voix
Émerveillant Écho qui se réveille.
Maître ingénu, le pays où la treille
Étend ses bras chargés de raisins clairs,
Nourrit ta Muse aux regards pleins d’éclairs,
Toinon qui rit, les deux poings sur ses hanches.

Merle gentil qui siffles dans les branches
Au renouveau, nous sommes Allemands,
Russes. Chinois, ténébreux, endormants ;
O bon Marot, trouverons-nous encore
Ton chant naïf, et sa note sonore !


Albert Glatigny.


J’ai dit plus haut mon opinion sur les Bouts-Rimés. Il n’en faut pas faire. Comme les moyens

  1. Voyez pourtant ceux de Gringore.