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CHAPITRE III
LA RIME
Le plus grand critique de notre temps, qui en est aussi un des meilleurs poètes, Sainte-Beuve, chante ainsi la rime sur un beau rhythme emprunté à Ronsard et à la pléiade du xvie siècle :
Rime, qui donnes leurs sons
Aux chansons,
Rime, l’unique harmonie
Du vers, qui, sans tes accents
Frémissants,
Serait muet au génie ;
Rime, écho qui prends la voix
Du hautbois
Ou l’éclat de la trompette,
Dernier adieu d’un ami
Qu’à demi
L’autre ami de loin répète ;
Rime, tranchant aviron,
Éperon
Qui fends la vague écumante ;
Frein d’or, aiguillon d’acier
Du coursier
À la crinière fumante ;