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CHAPITRE IV

ENCORE LA RIME


Supposons donc que vous n’êtes pas né poëte, et que vous voulez cependant faire des vers. Une telle supposition n’a rien d’improbable et nous pouvons même dire qu’elle se trouve chaque jour réalisée. Pénétrez-vous d’abord de l’esprit et de la lettre du chapitre intitulé Licences poétiques ; je l’écris spécialement à votre usage.

licences poétiques.

Il n’y en a pas.


Le premier qui imagina d’accoupler ce substantif licence et cet adjectif poétique a créé et lancé dans la circulation une bêtise grosse comme une montagne, et qui, par malheur, ne s’est pas bornée à accoucher d’un seul rat ! Comment et pourquoi y aurait-il des licences en poésie ? Quoi ! sous prétexte qu’on écrit en vers, c’est-à-dire