Page:Baour-Lormian - Ossian, suivi des Veillées poétiques, 1827.djvu/326

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Debout, sous le parvis de l'antique édifice,
Presque vivante à l'oeil, comme un ange propice
Qui diffère, un moment, son retour vers les cieux,
Elle semblait veiller à la paix de ces lieux.
Sa fille en deuil, sa fille, à cette auguste image,
Venait, silencieuse, adresser son hommage.
Quelquefois, à travers les pleurs et les sanglots,
Elle disait : « Du sein de l'éternel repos
Arrête encor sur moi tes vœux et ta pensée :
Cette terre d'exil où tu m'as délaissée
N'est qu'une solitude ouverte à mon ennui,
Et du monde, avec toi, mon bonheur s'est enfui. »
Elle disait. Pourtant une modeste flamme,
En faveur d'Orsano, faisait brûler son âme.
Par sa mère, autrefois, avaient été bénis
Ces nœuds dont, aux autels, ils doivent être unis.
Un père enfin l'ordonne, et leur hymne s'apprête ;
L'airain religieux en proclame la fête.
Vers le temple voisin, le couple fortuné
D'un cortége nombreux s'avance environné.

Ils entrent.... quel moment ! Une pompe rustique
A rajeuni, pour eux, la vieille basilique ;
Des vierges du hameau les groupes innocents
Font monter vers le ciel la prière et l'encens.
On croirait que, témoin de l'auguste hyménée,
Dieu même, avec plaisir, en bénit la journée.
L'Etna, dont le soleil, abandonnant les flots,
De ses premiers rayons éclairait le repos ;