Page:Baour-Lormian - Ossian, suivi des Veillées poétiques, 1827.djvu/360

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IMITÉS D’YOUNG. LA NUIT ET LA SOLITUDE. SOMMEIL, baume enchanteur, pure et fraîche rosée, Toi qui viens rajeunir la nature épuisée… Mais il me fuit. Pareil à ce monde pervers, Il s’éloigne des lieux qu’assiégent les revers ; Il s’éloigne, il échappe à la plainte importune ; Et, désertant la couche où gémit l’infortune, Il va se reposer en de riches palais, Sur des yeux que les pleurs n’obscurcissent jamais. Maintenant, au milieu de sa route étoilée, Assise sur un char, et d’un crêpe voilée, La Nuit, la sombre Nuit, roulant au haut des airs, Sous un sceptre d’ébène accable l’univers. Quel deuil religieux ! Tout se tait… tout sommeille…. Je ne vois rien : nul son ne frappe mon oreille.